VS Code : de l'éditeur + chat… au poste de pilotage d'agents (et d'outils)
Publish date: 15 Dec 2025Tags: VS Code Copilot AI Development Productivity
Table of contents
- TL;DR
- Pourquoi j’en parle
- 1) Le chat devient un hub d’agents (pas juste une conversation)
- 2) Déléguer sans se marcher dessus : background vs cloud (et l’arme secrète = worktrees)
- 3) NES devient “refactor-aware” grâce au language server
- 4) Le vrai sujet : le choix des modèles (et la fin de la liste infinie)
- 5) MCP : l’écosystème outils passe un cap (registry, resources, URL elicitation, tasks, sampling)
- 6) Bonus : des open-weights dans Copilot Chat via Hugging Face (extension provider)
- Comment je traduis ça en workflow (concret)
- Conclusion
TL;DR
- Le chat de VS Code devient une console d’orchestration : sessions récentes, archive, filtres, sidebar dédiée.
- Les agents “background” et “cloud” deviennent utilisables au quotidien grâce à l’isolation (Git worktrees) et au handoff fluide.
- NES (Next Edit Suggestions) monte d’un cran : détection de rename + refactor via language server.
- “Bring Your Own Key” n’est pas un gadget : c’est la stratégie “choix de modèles”, avec gestion du bruit (hide, auto).
- MCP passe un cap : registry intégré, démarrage auto, resources téléchargeables, URL elicitation, tasks, sampling… bref, l’écosystème outils se structure.
Pourquoi j’en parle
La dernière release de l’année a été présentée lors d’un live “VS Code release event”, avec un message assez clair : VS Code ne veut plus être “un éditeur avec un chat”, mais le cockpit où tu lances, suis et combines des agents, des modèles et des outils. Et oui, la release venait juste d’être livrée la veille du live.
Ce qui m’intéresse ici, ce n’est pas l’effet waouh. C’est le changement de workflow : quand tu passes de “je demande un bout de code” à “je délègue des tâches, j’isole, je review, je merge”.
1) Le chat devient un hub d’agents (pas juste une conversation)
Première évolution visible : dans le panneau chat, tu as une liste de sessions récentes (local / background / cloud), avec archive, recherche, filtres, et une agent sidebar pour naviguer proprement. Ça règle un vrai problème : quand tu utilises plusieurs agents, tu te retrouves vite avec un bazar de fils de discussion impossibles à retrouver.
La logique sous-jacente est importante : on assume que tu vas travailler en parallèle, et qu’il faut donc des primitives “gestion de sessions” dignes d’un outil pro.
2) Déléguer sans se marcher dessus : background vs cloud (et l’arme secrète = worktrees)
Le point qui change le plus la donne côté dev : l’isolation.
- Tu peux envoyer une conversation vers le background ou le cloud via un bouton de handoff.
- Si tu démarres un background agent, tu peux choisir un Git worktree isolé pour que l’agent fasse ses modifs sans casser ta copie de travail.
- Et “sous le capot”, le background agent est powered by Copilot CLI, désormais intégré à l’éditeur.
Le cloud agent, lui, vise l’étape d’après : sur certains scénarios, il peut créer une branche et une PR, ce qui force naturellement un mode “review/merge” plus sain qu’un patch balancé en vrac dans ton workspace.
Mon take (sans sucre) : si tu laisses un agent modifier ton workspace principal sans isolation, tu vas finir par détester l’expérience. Le worktree rend ça enfin praticable.
3) NES devient “refactor-aware” grâce au language server
NES (Next Edit Suggestions) a eu droit à deux upgrades qui vont dans le bon sens :
- un nouveau modèle de prod pour rendre l’expérience plus solide,
- et surtout une intégration “intelligente” : si VS Code détecte que ton edit ressemble à un rename, il peut le handoff au language server pour faire un vrai rename refactor (plus précis, moins d’étapes).
Ce que je retiens : on sort progressivement du “autocomplete++” pour aller vers des actions IDE-native, ancrées dans la sémantique du code.
4) Le vrai sujet : le choix des modèles (et la fin de la liste infinie)
La démo “Bring Your Own Key” est assez transparente : l’objectif n’est pas “ajouter 200 modèles”, c’est mettre le contrôle côté dev.
- Nouveau flow Manage Models.
- Possibilité de masquer des modèles pour garder une liste utilisable.
- Ajout d’un mode Auto pour réduire la fatigue du “quel modèle je prends ?”.
Nuance importante (à connaître avant de vendre ça en interne)
- BYOK ne consomme pas ton budget Copilot, mais
- tu dois quand même être connecté à Copilot, et certaines features “sans model picker” s’appuient sur des modèles de service en arrière-plan.
Donc : BYOK = liberté, oui. Indépendance totale, non.
5) MCP : l’écosystème outils passe un cap (registry, resources, URL elicitation, tasks, sampling)
C’est peut-être la partie la plus “future-facing”.
Déjà, VS Code expose un MCP registry directement dans la vue Extensions : tu tapes @mcp, tu vois des serveurs, tu installes, et ils peuvent être démarrés automatiquement au premier usage dans le chat.
Ensuite, la démo des nouveautés de spec montre des briques très concrètes :
- icônes custom pour identifier serveurs/outils,
- resources retournées par les tools, visibles et téléchargeables,
- URL mode elicitation (le serveur te demande un input via une page web),
- tasks pour rendre les opérations plus fiables quand le réseau est instable,
- sampling (le serveur déclenche une requête LLM “au nom du client”), avec un chantier en cours pour inclure l’usage d’outils dans le sampling.
Mon take (direct) : MCP, c’est puissant… donc ça va devenir un sujet de gouvernance (quels serveurs autorisés, quels droits, quelles données transitent, quelle traçabilité). Si tu n’anticipes pas ça, tu vas te prendre un mur dès que ça sort du “jouet perso”.
6) Bonus : des open-weights dans Copilot Chat via Hugging Face (extension provider)
Autre démonstration intéressante : une extension “provider” Hugging Face qui permet d’utiliser des open-weights models dans Copilot Chat, avec des options type “fastest” / “cheapest”, et surtout une capacité à itérer vite car l’intégration est hors release VS Code (extension = cadence plus rapide).
Comment je traduis ça en workflow (concret)
- Tâches qui touchent les mêmes fichiers ? → background agent + worktree.
- Tâches longues / besoin de PR “propre” ? → cloud agent (branche + PR).
- Agents = modèles tool-capable par défaut (sinon tu perds 50% de l’intérêt).
- MCP : start small (1–2 serveurs), puis standardise : qui a le droit d’installer quoi, et comment tu reviews ce qui est produit.
Conclusion
On est en train d’assister à un repositionnement net : VS Code veut devenir l’orchestrateur (sessions, agents, modèles, outils), pas juste un éditeur “augmenté”.
Le risque, c’est de tomber dans le “tout IA partout” sans discipline : sessions en pagaille, changements non isolés, modèles choisis au hasard, outils MCP branchés sans cadre.
L’opportunité, elle, est énorme si tu assumes le bon contrat : délégation + isolation + review. Et là, oui, tu commences à transformer l’IA en productivité réelle — pas en démo.